Ho Ho Ho c’est un cadeau

En communication non violente (CNV), on part souvent d’un processus en 4 étapes :

Observation > Sentiment > Besoin > Demande (ou Proposition)

Pour la phase ” Sentiment ” = On utilise parfois la métaphore du tableau de bord (celui du cockpit d’un avion par exemple). Le sentiment serait un voyant qui clignote pour indiquer qu’il y a là un besoin non nourrit / un besoin auquel nous ne voyons pas.

Ho Ho Ho

Exemple de situation en OSBD

Observation = À chaque réunion de famille, André mon cousin de 40 ans, déclare être malheureux. Il est triste car son boulot ne lui plait pas, qu’il n’a pas de copine, qu’il finira vieux. À chaque proposition ou question qui lui est posée, André répond qu’à quoi bon. Il n’arrive à rien.

Sentiment = Je suis agacée, je me sens en colère. J’en ai ras le bol d’entendre que sa vie est nulle alors qu’il est propriétaire d’un appartement, que sa famille est toujours là pour lui, qu’il a des amis, qu’il a un job …. Grrr j’ai envie de le gifler, de le secouer ! C’est qu’un gros moumou qui fait que se plaindre. Dès qu’André ouvre la bouche, j’ai envie de lui dire de se taire.

Attention :

Seul “agacée” et “colère” est valable ici comme sentiment. Le fait qu’il reste toujours entouré par sa famille reste de l’observation. Le reste c’est de la créativité mentale.

Ressenti corporel (toujours dans ” Sentiment “) = Mon corps est tendu, je sens mes épaules frôler mes oreilles. Mes lèvres sont pincées, je bloque ma respiration.

Ça clignote ! = C’est mon tableau de bord interne qui me dit que je suis dans une émotion qui m’empêche d’être en lien avec André. J’ai des besoins mais je ne les voient pas et ça qui bloque … et ça ho ho ho, c’est un cadeau !


Comment se débarrasser de cette créativité mentale pour accéder à mes besoins ?

Pour se sortir de cette créativité mentale. Voici une petite astuce = j’essaie de décrire 5 ou 6 éléments visuels, sensitifs ou olfactifs. Ce processus me permet de me remettre en phase d’Observation.

Les pistes qui permettent d’identifier qu’on rentre dans une boucle de créativité mentale :

  • Le corps (muscles tendus, poings serrés, épaules tendues, mal de tête, sourcils froncés, lèvres pincées …)
  • La respiration (se couper la respiration, parler vite et de manière saccadée …)
  • Identifier qu’on se répète dans les mots, phrases …
  • Se faire des phrases à partir de ” Non mais de toute façon “, ” C’est comme ça est pas autrement “, ” C’est comme ça et pas autrement, ” Il va se passer ça “, ” C’est toujours la même chose ” …. >> Des phrases n’ayant pas de temporalité précise mais plutôt de l’ordre de la croyance
  • Se faire des phrases à partir de : ” Il est comme ci “, ” C’est qu’un gros c** “, ” Elle a fait ci “, ” C’est à cause d’elle si je ” … >> Des phrases incluant une autre personne, des insultes, des accusations, des jugements

Exemple : Je me dis qu’André me gonfle, qu’il me soûle, il répète toujours les mêmes choses. Il ne voit pas la chance qu’il a. Il devrait avoir honte de se plaindre devant nous alors qu’on fait tout pour qu’il aille bien. Dès qu’il parle je lui coupe la parole … À ce moment-là ce que je sais que je ne suis plus moi même, que je dois :

  • Reprendre mon souffle / Respirer profondément au moins une fois
  • Arrêter de parler (intérieurement et extérieurement)
  • Reprendre conscience de mon corps (ça peut passer par passer ma main dans mes cheveux ou ma joue, me serrer une épaule…)
  • Regarder rapidement autour de moi ce qu’il y a et me décrire 5 ou 6 éléments (Je vois mon cousin et des membres de ma famille + je vois mon verre, il est transparent, c’est un verre à pied + Je sens l’odeur des plats venant de la cuisine + je sens le portable dans ma poche droite + je sens le tissu de la nappe entre mes doigts + il fait chaud …)

Ensuite je passe en mode identification de MES besoins avec la formule :

Andrée m’énerve parce qu’il se plaint tout le temps … Quand j’entends André parler de sa vie, je me sens énervée parce que j’ai envie de passer un bon moment avec lui, de rigoler. Je me sens impuissante face à ses réactions quand je lui fais des propositions comme ” veux-tu que je t’aide à mettre à jour ton CV ? “. J’ai donc besoin de légèreté, de rire avec lui. J’ai besoin de savoir s’il me fait confiance dans mes capacités à l’aider….


La proposition / demande pourrait donc être :

Andrée, quand je t’entends dire que tu ne trouves pas de travail alors que moi et ton autre cousin Adrien nous te proposons de l’aide pour ton CV et de te faire entrer dans notre réseau pro, je me sens perdue et découragée. Quand tu nous parles de ta situation, pour ma part je comprends que demandes de l’aide pour en trouver, est ce que c’est bien ça ?

Peu importe la réponse d’Andrée, sa réponse permettra de recréer un lien dans notre communication. Le contenu de sa réponse me permettra d’ajuster mes autres propositions et demande et ainsi continuer la danse de la CNV.

Et vous, comment se sont passées vos fêtes de fin d’années ? Avec vous eu affaire des André ?

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